Imaginez : vous arrivez sur le spot, votre voiture chargée à bloc ; jugez plutôt:
Le vent est modéré, sur l'eau vous découvrez une dizaine de planchistes, certains en planche de vague light-wind
avec environ 6m² de surface, 5 sur des flotteurs Techno 273 et une voile de 6.8m²
dont 2 scotchés, 1 au planing, 2 sur la plage ; 2 en Formula Windsurfing avec une voile de 8.2 et 9m²
Question : que gréez-vous ??
...
Bon OK, vous êtes perdus ? :-)
Reprenons tout depuis le début...
A la base, le choix du matos n'est pas une science exacte, c'est vous qui prendrez vos marques en faisant des essais. Sachez que le matos adapté se choisit en fonction de votre gabarit, de votre niveau, des conditions, et du type de navigation. Cela concerne :
En cas de besoin, vous pouvez vous référer au petit lexique sur ce site
Il suffit de jeter un coup d'oeil à un catalogue de matos pour se rendre compte de l'extrême diversité des flotteurs. Comment s'y retrouver dans cette jungle ?
Un flotteur peut être schématiquement caractérisé par 2 paramètres : le programme et le volume ; le choix dépendra des éléments suivants:
Pour résumer : le type de spot et la force du vent conditionnent le programme de la planche ; plus le vent est fort et votre niveau élevé, plus le volume doit être faible (votre poids, voire un peu moins dans le baston); dans des conditions de vent irrégulier, il est conseillé d'emporter un peu plus de volume.
Les fabricants de planche proposent 5 types de programmes (et les déclinaisons intermédiaires, dans leur quête acharnée de la planche "polyvalente")
A l'attention des débutants, on considère généralement que pour pouvoir relever la voile au tire-veille les pieds au sec, le volume minimal est donné par la formule suivante:
[volume] > [votre poids] + 15kg
... à pondérer selon que vous êtes en eau douce ou en eau salée (meilleure portance),
le poids de la combi, de la planche ou du grément.
La répartition du volume joue également un rôle fondamental sur la stabilité de la planche à l'arrêt.
Si vous débutez, choisissez une planche plutôt large avec un volume réparti de façon
relativement homogène entre le pied de mât et l'arrière
Quand vous avez passé le cap du waterstart et que vous commencez à naviguer dans la mer formée, le volume recommandé à partir de 6-7 beaufort est environ égal à (votre poids + 5l). Si les conditions de vent sont irrégulières, une quinzaine de litres supplémentaires vous permettront de naviguer plus confortable (moins de perte de planing)
Le volume et le shape d'un flotteur conditionnent généralement sa vitesse maximale (trainée), et la force de vent jusqu'auquel il est utilisable ; au-delà le flotteur tape le clapot, devient volage, le vent s'engoufre dessous, etc. Pour une personne de niveau et de gabarit moyen, une planche de 150l permet de planer à partir de 3 beaufort et est utilisable jusqu'à 5 beaufort, une planche de 100l jusqu'à 7 beaufort sur une mer pas trop formée ; au delà, point de salut hors des planches de vague et un très bon niveau. Une fois de plus, les plages d'utilisation varieront en fonction de votre niveau et de votre gabarit.
L'adéquation voile/flotteur a également son importante ; la taille maximale de voile admissible dépend du volume du flotteur,
mais surtout de la répartition de celui-ci, la voile agissant naturellement davantage au niveau du pied de mât.
Les paramètres sont propres à chaque planche et peuvent varier de près de 1m² selon le shape, à volume comparable.
A titre indicatif on peut retenir pour un flotteur freeride Veloce298 de 135l : 8m² maxi ;
pour un flotteur Veloce278 de 100l est de 6,5m² maxi ; Veloce288/120l:7,3m²; Techno 283/150l : 9,3m² ; Techno 273/125l : 8m²
Il existe différents types de voiles, fonction des contraintes de navigation
La tendance actuelle est aux shapes élancés avec une tête de mât large qui ouvre dans les surventes en assurant un rôle de soupape, et des fourreaux de mâts étroits, plus faciles à sortir de l'eau, mais moins faciles à gréer. Finies les voiles triangulaires en mylar qui font fumer les bras...
Le choix de la taille de la voile dépend directement de la force du vent, ainsi que de votre poids.
La force du vent peut être déterminée par un anémomètre, mais gardez à l'esprit la vitesse
relevée sur la plage n'a souvent rien à voir avec la vitesse du vent au large (souvent 1 à 2 beaufort d'écart).
On peut également utiliser l'échelle de Beaufort ;
elle est cependant délicate à utiliser car l'état de la mer sur le bord varie
selon le spot et l'orientation du vent.
La meilleure des méthodes reste encore à repérer la taille que mettent les autres,
et de pondérer en fonction de leur allure (planning constant ou épisodique, surtoilé ou pas)
de leur niveau, de leur poids et de la façon dont il ont réglé leur voile (creuse,
très étarquée à l'amure...).
Nous voilà bien avancés !! Surtout si on arrive le premier sur le plan d'eau !
A titre indicatif, pour un niveau débrouillé et un poids de 85kg, je choisis les surfaces suivantes :
En projet, un petit calculateur pour vous aider à choisir votre surface...
Bon à savoir : à conditions de vent équivalentes, on choisira généralement une surface plus petite pour un flotteur volumineux que pour un "sinker". En effet le premier passera bien les molles mais se révélera très physique à tenir en conditions surtoilé, tandis que le second perdra le planing à la moindre dévente.
Enfin, notez qu'il est toujours possible de jouer sur les réglages pour "tenir" une voile plus longtemps (si le vent monte) :
Il ne faut pas abuser de ces réglages, car ils diminuent les sensations en navigation.
Une voile trop grande "étarquée à mort" devient vite lourde et encombrante, et génère une trainée importante,
qui fait saturer en vitesse.
Une voile trop plate n'a plus de puissance et "décroche" plus facilement, sans qu'on sente vraiment
la force dans la voile.
Conclusion : si vous êtes vraiment surtoilé, retournez au bord et grééz plus petit !
Le mât est la colonne vertébrale du grément et doit être adapté à la voile pour lui permettre d'exprimer tout son rendement. Les caractéristiques d'un mât sont les suivantes:
On choisit généralement le pourcentage de carbone en fonction du type de navigation :
La rigidité du mât est mesuré en IMCS ; chose bizarre, cet indice dépend de la longueur : un mât 430cm IMCS 21 aura la "même" rigidité qu'un mât 460cm IMCS 25 ou un 490cm IMCS 28.
Pour adapter le mât au guindant de la voile, on joue artificiellement sur sa longueur:
Il faut généralement éviter d'avoir une tétière de plus de 20cm, ou une rallonge de plus de 30cm,
car cela influe sur la courbure du mât ce qui dégrade significativement les performances de la voile.
On préférera utiliser un mât plus court ou plus long mieux adapté à la voile.
A noter que les voiles modernes, notamment celles sans cambers, nécessitent d'avoir LE mât adapté pour
donner le maximum de leurs performances.
Au delà de l'argument marketing (= vous faire acheter 1 mât pour chaque voile),
le mât doit avoir le bon diamètre (fourreau très étroit), la bonne rigidité en "constant curve"
(faute de quoi les lattes viennent frotter sur le mât et "passent" mal) et la bonne longueur
(pas trop de rallonge, sinon cela influe sur la courbure du mât et donc -encore- sur la position des lattes).
Le paramètre fondamental du wishbone est sa rigidité pour la longueur correspondante,
qui sera adaptée à la voile.
C'est pourquoi il est déconseillé d'utiliser son wishbone en extension maximale,
faute de quoi on se retrouve avec du chewing-gum, et la voile a un rendement médiocre.
Le rôle fondamental du wishbone est de maintenir le profil de la voile ; il permet de régler finement
le creux de la voile par la tension d'écoute.
Le réglage va dépendre du type de voile ; plus de détails au chapitre "réglages".
Cet élément est extrêmement important, c'est lui qui va déterminer la glisse, la remontée au vent, la vitesse de pointe, et le confort de navigation. Rien que ça ! Si ça vous étonne, rappelez vous que c'est la seule partie qui se trouvera sous l'eau quand vous serez au planing !
La fonction première de l'aileron est de fournir la force anti-dérive opposée à la poussée vélique pour vous permettre de naviguer travers au vent (ou remonter au vent) ; ainsi la taille et la forme de l'aileron vont dépendre de la taille de la voile, et du type de navigation:
La dimension de l'aileron (longueur et surface) dépend de la taille de la voile utilisée, mais également de la planche,
et notamment de sa largeur au niveau du strap arrière.
Ainsi une planche de formula, extrêmement large, pourra accepter des ailerons de plus de 60cm,
alors qu'une planche de vague ira très rarement au-delà de 26-28cm.
Sur un même flotteur, on choisira plutôt un aileron petit pour naviguer en "glisse", avec finesse,
au risque de s'exposer au spin-out si on appuie trop sur le pied arrière,
tandis qu'un aileron plus grand sera nécessaire pour naviguer "physique" ou surtoilé, pour favoriser le cap et
la remontée au vent.
Voici un lien intéressant
pour bien choisir son aileron (à titre indicatif).
Il est également utile de visiter les sites des fabricants d'aileron : Fin's, Select Deboichet Maui Fin ...
Vous avez choisi votre taille ? Avant de passer en caisse, faites attention à votre boitier d'aileron : il existe plusieurs standards, adaptés à différentes tailles d'ailerons
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Trimbox : le standard utilisé essentiellement par Bic & Tiga il présente l'avantage de permettre le réglage de la position avant/arrière de l'aileron dans le boitier en déplacant les pions de calage ; le socle de l'aileron dispose d'un "doigt" qui vient se glisser sous le pion avant, et d'une vis |
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Powerbox : le standard concurrent de Mistral & F2, présent sur la plupart des planches freeride ; boitier conique avec serrage par une vis unique |
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Tuttle : boitier conique fixe, utilisé sur les planches freeride/race, l'aileron est fixé au moyen de 2 vis ; une version "deep tuttle" existe pour les planches nécessitant les très longs ailerons (70cm) |
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US Box : boitier à rail dans lequel coulisse un écrou carré, utilisé sur la plupart des planches de vague, dont l'arrière est trop fin pour y loger un boitier profond ; on engage l'avant de l'aileron dans le rail et on serre avec l'écrou carré. Sa résistance mécanique limitée interdit d'employer des grands ailerons |
Voir ce lien pour des images...