Rhodes - Août 2004

Situation

Rhodes est la plus grande île du dodécanèse (environ 70km de long) située à une trentaine de km des cotes turques au sud de la péninsule Bodrum & Datça.

Ialyssos se trouve au nord, entre la ville de Rhodes et l'aéroport, une cité balnéaire en bordure d'une baie immense. C'est une vrai mégalopole touristique, blindée d'hotels, pensions, tabernas, et autres palaces ; la population est à dominante germanique. J'ai pas eu l'occasion de tester la vie nocturne : dodo tous les soirs à 21h30 après la session

Etant donné la situation et les vents dominants, les avions atterrissent tous en passant au dessus de Ialyssos en approche finale. Et il y en a !! On se croirait à Roissy par moments (notamment le week-end) ; un avion toutes les 20 minutes environ : boules quies obligatoires !

Séjour

Une fois n'est pas coutume, j'ai boudé les tour-opérators spécialisés windsurf. Sur une destination comme la Grèce en fin de saison, cela ne se justifie absolument pas, d'autant que leur qualité de service et leur flexibilité sur les jours/heures de départ n'est clairement pas à la hauteur.

J'ai donc réservé le séjour par moi-même à la dernière minute : vol régulier sur Olympic Airways via Athènes moins cher que le charter Fun&Fly (en plus, j'ai eu le vol intérieur gratuit) ; réservation de la chambre d'hotel sur Internet via une agence locale à tarif imbattable, réservation de la planche directement au Club Mistral via leur site Internet. Hormis ces frais de voyage, il faut compter sur place un budget équivalent à la France.

Je logeais à l'hotel Blue Horizon, idéalement situé sur la plage de Ialissos et à proximité de tous les loueurs de planche ; c'est un grand hotel assez impersonnel, relativement confortable mais bruyant, clientèle allemande pour l'essentiel, abonnée au club F2 qui se trouve juste devant. On y parle allemand, mange allemand, boit allemand, rit allemand. Ca joue au bingo le soir. Faut aimer, moi au bout d'une semaine je frisais l'indigestion
L'hotel Sun Beach situé à coté (c'est là que se trouve le club Mistral) est quasi pire, musique techno tous les soirs sous mes fenêtres. Selon des planchistes français, il parait que les appartements "Ilyssion" proposés par les voyagistes sont très sympa ; ambiance plus familiale et authentique. Coté hébergement c'est pas ce qui manque dans le coin ; à se dire qu'il n'y a vraiment pas besoin de réserver...
J'avais pris une single avec vue mer ; j'assistais au coucher de soleil tous les soirs : cool !

Clubs & spot

Plusieurs clubs de planche fleurissent sur l'interminable plage de Ialissos, ils disposent chacun d'un étroit chenal d'accès au large bordé par des zones de baignade. La plupart sont des centres F2, grands mais l'ambiance n'y a pas l'air géniale ; le Club Mistral est quasi le plus à l'ouest, plus petit mais beaucoup plus "humain" et cosmpopolite (polonais, hongrois, autrichien, francais, belge, italien, grec) ; plus loin encore à l'ouest se trouve le ghetto à kitesurf. Seul souci du Club Mistral : il est petit et peu fourni en matériel petit temps (surtout les flotteurs) ; comme les conditions n'ont pas trop cassé la baraque, je me suis retrouvé plusieurs fois coincé sur la plage avec le flotteur de 100l que j'avais réservé, en attendant que le vent se lève...

La plage est assez étroite et peuplée de parasols & transats (payants), des galets sur le rivage, fond sabloneux un peu plus loin, avec pas mal de rochers sur les cotés du chenal (attention les pieds et les chevilles). On a pied sur une vingtaine de mètres, donc waterstart obligatoire, et attention aux oursins. Dans tous les cas les chaussons sont chaudement recommandés, ainsi que les gants car la température élevée de l'eau ramollit la peau et crée de jolies ampoules.
La plupart naviguait en shorty ou lycra, pour le soleil essentiellement, et pour la protection antichoc

Le spot fonctionne plus par thermique que sous l'influence du Meltem si connu en mer Egée. D'ailleurs on a toujours eu plus de vent que sur les prévisions météo ; le vent est généralement assez stable, mais peut être assez irrégulier (rafaleux avec adonnantes & refusantes, ou bien force fluctuante) selon l'orientation du vent synoptique. Comme on me l'avait dit, Eole fait la grasse matinée tous les jours jusqu'a 11h, fait un break pour déjeuner, et met la gomme dans l'après-midi pour monter généralement vers 5-6 beaufort vers 18h. Le vent dominant est Ouest/Nord-Ouest et rentre side-onshore ; les conditions de mer sont assez plates, et peuvent devenir houleuses quand le vent monte.

Les journées de navigation

J'ai eu du vent tous les jours, navigation entre 5.0 et 6.9, sauf 2 jours :

  • un jour de pétole terminé en apothéose par un 3 beaufort, où après une visite de la ville de Rhodes j'ai fait des ronds dans l'eau avec une grande planche (virements, empannages, helicopter tack...), puis quelques bords de planing avec 7.50
  • le dernier jour : mer d'huile jusqu'a 16h, un timide 2 beaufort pour bosser les empannages, puis un petit force 3 où j'ai testé une North Crossfire 8.2 sur une Mistral Exploision de 150l : impression trop bizarre, on a l'impression que tout se passe au ralenti, et qu'on survole l'eau toute plate...

A noter que le premier jour, on a eu 7 beaufort pour l'échauffement : je suis descendu progressivement en taille de 6.2 à 4.5. A la fin de la journée la mer était trop démontée, et mes bras trop fatigués ; j'ai donc abandonné. D'ailleurs le vent a continué à souffler toute la nuit, au point qu'il était quasi impossible de dormir !
J'ai d'ailleurs bien fait de garder du jus pour profiter des journées suivantes.

J'ai tout de même mis quelques jours à prendre mes marques avec le spot et le matos (planches Syncro 103/115 et Screamer 128), mais au final je pense avoir pas mal progressé dans ma technique et mes sensations de planing, amorcé quelques jibes (mais jamais bouclés), et commencé quelques sauts de crapaud sur la houle au large... Ca devient bon !!
J'ai d'ailleurs gardé un petit souvenir sur le front suite à une rencontre inopportune avec le fourreau de mât, et de jolis macarons colorés sur les hanches, stigmates de la catapulte traitresse.

Tourisme

Et à part la planche ?? Bin, en dehors du tandem windsurf/plage, Ialyssos ne présente pas trop d'intérêt.
La vieille ville de Rhodes est une forteresse médiévale remarquablement conservée, ca vaut le détour. C'est plutôt marrant de voir ce patchwork de chateau médiéval, de mosquées ottomanes et hamams, de petites ruelles dans le quartier juif. Moins rigolo, la surabondance d'échoppes à touristes et de restaurants de mauvaise bouffe. La ville nouvelle de Rhodes est un amas sans intérêt d'hotels 4 étoiles et de boites de nuit... La plage qui fait le tour de la péninsule est une forêt de transats et de parasols.
Sinon il paraît qu'il y a pas mal de sites dignes d'intérêt et de petits villages grecs typiques sur la cote Est et à l'intérieur de l'île, mais je n'ai malheureusement pas eu assez de pétole pour aller visiter

Coté funboard, l'autre spot de l'île est Prasonisi, une presqu'île à l'extrémité sud, navigation vagues d'un coté et spot plat de l'autre ; je n'y suis pas allé car c'est loin (200km) et difficile d'accès. Aux dires des locaux, il semble que le spot soit vite surpeuplé (orientation offshore sur la partie "plate", navigation speed parallèle à la plage). Les infrastructures sont en cours de développement mais restent limitées (il y a 3 ans, il fallait encore aller faire les courses au village à 10km de piste en terre battue)