Sal / Cap Vert - Janvier 2005

Situation

L'archipel du Cap Vert est situé sous les tropiques à 500km des côtes sénégalo-mauritaniennes, à peu près à la latitude des Antilles. Il se compose de 2 séries d'iles : Barlovento (au vent) et Sotavento (sous le vent). Sal & Boa Vista, les principales destinations windsurf, font partie des îles au vent.

C'est à environ 6h de vol de Paris, et à 2 heures de décalage horaire (en hiver). On a voyagé sur Air Luxor via Lisbonne, un vol affrêté par un tour operator portugais. On atterrit à l'aéroport international Amilcar Cabral, sur l'île de Sal.

L'île de Sal est une île toute plate, aride et désertique, balayée par le vent. Elle tient son nom de la production de sel à l'époque où le Cap Vert était colonie portugaise. Aujourd'hui l'île vit du tourisme balnéaire et de l'activité générée par l'aéroport. Il y a donc peu d'autre chose à voir/faire sur place hormis la visite des salines désaffectées de Pedra de Lume, installées dans un cratère de volcan éteint à l'est d'Espargos.

Pour les sports nautiques, tout se passe à Santa Maria et environs ; de nombreux hotels et clubs de location de planche se sont installés le long de la baie. La partie ouest de la baie est réservée aux touristes, la partie centrale héberge les hotels 4* et les clubs Mistral, Planet Windsurfing et Nathalie Simon, la partie orientale est d'ambiance plus typique, voire "roots", avec son petit centre ville typique habité par les locaux et les sénégalais venus du continent vendre leur artisanat.

Climat & environnement

Coté climat, il fait bon toute l'année ; les températures oscillent entre 20 et 30 degrés, l'eau entre 22 et 25 degrés ; quand le vent souffle, on supporte le shorty dans la journée et la petite laine le soir.

Il y 2 saisons : sèche de novembre à juin, humide de juillet à octobre. Le soleil cogne très fort et l'écran total est introuvable à Sal ; soyez prévoyant !

Coté vent, janvier février est sensé être la saison où les alizés de Nord-Est sont les plus forts ; dans la pratique, on n'aura pas été trop gaté par Eole cette fois ci...

Séjour

Nous sommes partis via Autremer, qui proposait cette offre promotionnelle via Air Luxor ; cela dit je suis certain qu'il est tout à fait possible d'organiser son trip soi-même

Coté hébergement, alors que TTK & Yann se prélassaient dans leur *** de bourgeois (hotel Sobrado, assez excentré), Fred et moi-même étions hébergés à l'hotel Da Luz **, vraisemblablement une des plus anciennes pensions de l'île, située à l'est du centre ville, à 300m du spot, très défraichie. Le séjour a commencé par une nuit glauque dans une piaule insalubre, heureusement nous avons pu négocier le changement de chambre et gagné en confort, mais sans plus. Petit déjeuner correct.

Coté restauration, au delà des squats à touristes (Mateus, Americos), on trouve pas mal de restos à l'ambiance authentique ; on y mange partout la même chose : poisson grillé, steak de thon et cachupa, accompagné de frites ou de riz, et eventuellement par les arpèges lancinants de la musique locale (saudade...), le tout sur un rythme capverdien (parisiens stressés, fuyez). Pour les amateurs la langouste est toujours au menu, à des prix relativement raisonnables (compter 15 à 20 euros), sinon on mange très correctement pour 10 euros à 15 euros par jour.

Coté sorties, on n'a pas eu l'occasion de faire beaucoup la fête. Il y a une boite "Los Piratas" à l'entrée de Santa Maria, mais ça ne bouge vraiment que vers 1h du matin. De nombreux locaux s'y pressent parait-il. Sinon quelques concerts le soir au Morabeza, de musique locale ou bien gentille...

Navigation

Le spot est sur la pointe est de la baie de Santa Maria ; c'est une sorte de lagon sur des hauts fonds sabloneux ; avec quelques cailloux sur le fond, qui lèvent parait-il un bon shorebreak quand les conditions sont là. Il bénéficie d'une localisation idéale pour le vent de Nord-Est, qui souffle side-off shore avec peu de perturbation de la terre. Le spot est assez plat, pour ce qu'on en a vu, mais on peut rencontrer une bonne houle au large.
Il y a 3 clubs de planche sur place : Planet Windsurfing en face de l'hotel Leme Bedge, Fun System et Angulo en bas de l'hotel Albatros/Aeroflot. Planet Windsurfing est équipé Fanatic/North, matériel en état moyen. Fun system en JP/Neilpryde, matos nickel. Le club Angulo vient de s'installer et ne travaille pas avec les tour-operators, du joli matériel.

LE spot de vague du coin est Ponta Preta, situé sur la cote ouest ; c'est le fief de Josh Angulo, qui s'est définitivement installé à Sal. Spot impitoyable pour les profanes si l'on en juge l'imposant cimetière de matos situé à l'orée du spot. Nous avons ce dernier vu fonctionner un jour de pétole avec de bonnes séries de vagues de 3m et une douzaine de surfers à l'eau. Joli spectacle. On a malheureusement raté la mise à l'eau de Josh avec 4 autres planchistes juste avant le coucher du soleil. Surfer 3 mètres avec 8 noeuds de vent, ca force le respect...

- Les Photos -

Conditions

N'en déplaise aux éminents climatologues, nous avons eu une semaine qu'on peut probablement qualifier de pétolesque. La semaine précédente avait même été marquée par 3 jours de pluie diluviennes en pleine saison sèche, rendant le paysage boueux et l'atmosphère humide.
Les prévisions sont assez peu fiables, le Cap vert n'a pas de service météo, et les prévisions de Windguru ne sont probablement pas assez précises dans cette zone ; il est donc rare d'avoir réellement les prévisions de la veille.
Cela dit, et malgré les démentis des locaux, il semble peu fréquent d'avoir plus de 5 beaufort au Cap Vert ; en effet, les centres de planches sont très équipés en grandes toiles, de 5.8 à 7.5 pour l'essentiel. Sortir la 5m est un événement. Paradoxalement, pour ce qu'on en a vu, les locaux sortent plutôt avec des voiles étonamment petites, dans des conditions de vagues assez consistantes, et naviguent tout en finesse sur les appuis. Impressionnant.

Au bilan, nous avons eu environ 2 jours de vent autour de 15 noeuds où nous avons pu naviguer à bloc avec des voiles de 6.2-6.5, et le reste du temps on s'est fait les bras avec des grosses planches et grosses toiles, après la foire d'empoigne au matos le matin avec nos collègues allemands, à qui emportera les quelques 7.5 disponibles sur le ratelier pour planer 300m dans la journée... Il ne reste que 2 jours où nous sommes restés sur la plage, dont une à observer les surfers à Ponta Preta

A noter tout de même un lot de consolation en toute fin de séjour, où le vent a daigné se lever vers 16h après une journée entière de pétole, pour nous permettre de nous tirer la bourre en 7 mètres juste avant de prendre l'avion...

Mais bon, même dans ces conditions très moyennes, ça reste très sympa, au moment où Nice est sous la neige, de naviguer en plein mois de janvier sur de l'eau turquoise au milieu des poissons volants, et de finir la journée en regardant le soleil se coucher depuis la plage, un verre de ricard à la main, avant d'aller se taper une langouste au resto... ;-)