Leucate - NC03 - Septembre 2003

Bon cru que cette troisième édition (et ma première participation) de la rencontre "IRL" des participants du forum fr.rec.sport.voile.planche, avec une participation qui a atteint un nouveau record (c'est pas moi qui le dit, c'est le guiness book) de 15 personnes en pointe. Jugez plutôt:

  • Roland aka TTK, le premier arrivé, qui a subi la pétole pendant 15 jours avec la petite famille
  • L'équipée belge de Malamort, Cathia, Olivier et Eric, qui ont squatté 1 semaine au Barcarès
  • Ludo aka Roswellbob, accompagné de Dorothée et JarJar, qui s'est gardé pour lui tout seul le vent qui a fini par se lever début octobre
  • Pat(ix), SpinOut et Fred.fm, arrivés pour la queue de tram du mercredi 24
  • Tibi et Rachel, ainsi que Le Cornichon Farci (LCF), qui nous ont rejoints pour le barbecue du jeudi
  • David, en visite pour le week-end du 27-28
  • Votre serviteur, fidèle au poste du 20 au 29

La plupart logeaient à Mer-Sable-Soleil (mobil-home ou bungalow), ou au camping municipal.

Leucate, c'est quoi ça?

Outre les rencontres et une ambiance super sympa, ce séjour m'a permis de découvrir la région de Narbonne-Perpignan, les vins du languedoc, le pastis Lou Garagaï, la tramontante et les spots de Leucate, notamment les étangs.

La région est alimentée par 2 vents : le vent marin, de Sud Est, qui vient de la mer (humide), et la tramontane qui cartonne de Nord-Ouest en descendant des montagnes ; les conditions oscillent de l'un à l'autre en passant par quelques jours de pétole.

Il y a pléthore de spots dans le coin. En voici quelques-uns:

  • La mine : spot de slalom super rassurant car on a pied partout, piste d'accès pas facile à trouver et bien défoncée
  • Le goulet : spot de slalom, avec un effet venturi qui renforce le vent d'un cran ; le squatt des camping-cars allemands
  • La passe : entre les deux spots ci-dessus, un spot ou lève le clapot, mais attention aux cailloux
  • Le parc à huitres : en bordure de la départementale vers Port-Leucate, spot odorant et peu agréable...
  • La Franqui : en mer, spot de la coupe du monde et paradis du kite si j'en juge le nombre d'ailes visibles depuis le sémaphore du Cap Leucate ; je n'ai pas eu l'occasion de le tester
  • L'étang de La Palme, plus au Nord en direction de Port-la-Nouvelle et des Salins du Midi : le rendez-vous des kiteurs fous, qui sont interdits de séjour sur l'étang de Leucate. Un accès facile près du parcours sportif ; les kites vont plutôt de l'autre coté de la digue ; spot peu profond et aileron anti-algues de rigueur
  • A Barcarès, le téléski nautique est un spot sur l'étang ou le marin rentre bien.
  • Canet plage : bon spot par marin, qui rentre un peu plus fort qu'à Leucate plage
  • Le Racou, au sud d'Argeles, un effet termique couplé avec un effet de cap donne un peu de vent les jours de soleil.
  • etc.

Niveau shopping, Leucate village est bien fourni, ce qui se révèle bien utile pour s'équiper en petites voiles et en ailerons anti-algues, ou réparer la casse.
3 surf-shops se font concurrence autour du centre commercial: un Neway (réseau Magic Surf), un Quai 34, et un Chinook, qui est revendeur exclusif Gun Sails en France. Il y a pas mal d'occasions, dans tous les prix et tous les états, et souvent de bonnes affaires en déstockage des années précédentes ; on peut également y trouver les indispensables ailerons anti-algues, neufs ou d'occasion, mais ces derniers, très prisés, partent dans la demie-heure...
Sinon on trouve à Narbonne-Plage un des rares Décathlon en France qui vende encore du matos de funboard (et même pas que du matos Décathlon, en plus !).


La semaine en détail

- Les Photos -

samedi 20: la journée débute avec un départ de Paris vers 6h30, la Golf IV gavée de matos, pour descendre tout droit vers le Sud à travers le massif central. Une route superbe, agrémentée de plusieurs arrêts photo et d'un petit pépin technique (panne de batterie), où j'ai été rejoint par Ludo, Dorothée & Jar-Jar, alias la bête du Gevaudan ; descendant des Causses avec le marin dans le nez, notre convoi a finalement atteint à Leucate vers 17h, heure à laquelle les locaux rentraient de leur session pépère à Canet Plage.
TTK, déjà sur place depuis une semaine, nous accueille avec Claire dans les bras et les égards dus à notre rang. Sans perdre de temps, nous allons faire le ravitaillement chez Carrefour ; douche, dîner, et nous voilà parti dans les bras de Morphée pour une nuit bien méritée.

dimanche 21: après un lever difficile vers 10h, Ludo l'inconditionnel de Leucate/Mer-Sable-Soleil/Bungalow n°43 m'emmène faire la visite des principaux spots du coin. Evidemment, la pétole ne rend pas ça très spectaculaire, mais la densité de spots au kilomètre-carré nous promet une bonne semaine. Comme le vent refuse obstinément de se lever, je pars en excursion à Narbonne profiter de la journée du patrimoine pour visiter le centre-ville historique, avant de rejoindre les autres à la plage, où TTK profite du public dominical pour frimer avec son aile de kite de 16 m² en se faisant tracter sur la plage.
La sangria de bienvenue de Mer-Sable-Soleil (100% Fitou), et l'ambiance de feu distillée par Patrice le Patron me fait louper l'apéro chez Ludo avec l'équipée Belge de Malamort qui venait de débarquer à Barcarès.
Laissant Ludo et Dorothée à leur tournoi de Playstation, je rejoins "la bande à TTK" au resto à Leucate Plage.

lundi 22: la météo annonce un peu de Marin, qui souffle déjà doucement à Leucate Plage ; SMS aidant, on convient de se retrouver avec Malamort à La Palme après déjeuner pour les 4 beaufort de l'après-midi.
Arrivés sur place : calme plat, étang d'huile, ciel plombé. Les belges installés sur place ont déjà dégoupillé les bières ; on fait connaissance sous la pluie qui s'est mise à tomber, aux abris sous les hayons des breaks garés sur la plage.
Vers 18h, dépité par tant de pétole, je retourne au camping, juste à temps pour contempler le spectacle d'une inversion leucatoise : de Sud-Est modéré, le vent est repassé Nord-Ouest assez fort, et souffle l'écume des vagues qui déferlent à l'envers. Par l'odeur alléchée, TTK se rue sur son matos et grée à la vitesse de la lumière pour profiter de ces vagues glassy ; mais la tramontane farceuse a vite raison de son impétuosité en retombant une demie-heure à peine après s'être levée.
D'après le bulletin météo, la journée du lendemain s'annonce bien avec de la tram' et je vais profiter un peu de la salle de muscu, pour lubrifier la machine à planing.

mardi 23: une fois n'est pas coutume, la tramontane semble vouloir se lever conformément aux prévisions ; je mets à profit le relatif calme matinal pour aller écumer les surf-shops à la recherche d'un voile de 5.0 pour le carton de l'après midi, et pourquoi pas d'une grande voile pour la pétole parisienne. Après avoir regardé de près une V8 8.5 d'occase, qui selon la vendeuse a déjà intéressé quelqu'un (j'apprendrai plus tard que c'est Malamort, qui l'enlèvera le lendemain), je casse ma tirelire pour embarquer une North Sails Triple-X 5.0 en déstockage, accompagnée d'un mat 430 Tribord 21C40 d'occase.
Bien m'en a pris, puisque vers 14h à la Mine, où j'ai retrouvé toute l'équipe, la tramontane atteint 25 noeuds. Après un court passage en 5.7, j'étrenne ma 5.0 alors que Malamort et ses 120 kilos sont à bloc en 4.5 (tout content, le Pierre, de la sortir enfin, cette voile!) ; je peux alors mesurer la facilité des voiles récentes : légère, encaisse les surventes comme rien... 3 heures de pur bonheur ! on finit la session, les bras allongés de 10cm.
La météo du soir prévoit pour le mercredi 20 noeuds de tramontane le matin, faiblissant l'après-midi. Miam ! Du coup on ne s'éternise pas trop à la soirée moules-frites Mer-Sable-Soleil, pour être bien d'attaque le lendemain matin.

mercredi 24: Toujours matinal grâce à la petite Claire, TTK est le premier arrivé à La Mine pour constater... la pétole ! Je l'y rejoins à 11:30 avec les Belges, l'anémo indique 10-12 noeuds : je grée 6.9 et Ludo étrenne sa Spirit 7.3 achetée la veille au Décathlon de Narbonne.
Pendant ce temps, Olivier et Eric (qui le matin a cassé sa tirelire pour acquérir une Bic Veloce 288) ont gréé leur mythique fauteuil de camping face à la mer, la bière dans la main. Vers midi, au moment de se mettre à l'eau, le vent se lève brutalement pour atteindre 20 noeuds, on attend 20 minutes au bord que la rafale se calme, mais ça n'en finit pas de monter ; et me voilà revenu à la voiture à changer pour 5.7, qu'il faudra encore étarquer un peu plus dans l'après-midi. Une fois de plus Météo-France a tout faux, mais cette fois on ne s'en plaint pas...
Vers 17h, Fred.fm, Pat(ix) et SpinOut arrivent sur place et gréent en un temps record pour profiter des dernières rafales. Les Sudistes sont arrivés, la guerre de sécession va pouvoir commencer ! (PSG, PSG...) Eh ben non, même pas mal : ils sont carrément sympa les gars, surtout quand il s'agit de se tirer la bourre... En revenant au bord les saluer, je me rends compte que ma 5.7 a pris un pète sur un panneau en bas, que je colmate vite fait au DuckTape pour finir la session. Celle-ci se termine vers 18h30, au moment où le vent tombe aussi rapidement qu'il était arrivé ; seuls quelques allemands forcenés restent sur l'eau en 7.5.
On discute le bout de gras sur la plage, pas plus pressés que ca de ranger le matos et de mettre un terme à une session bien cool entre nouveaux potes ; les Belges proposent de jouer les prolongations avec une soirée pizza, mais celle ci avorte, tout le monde étant bien rétamé par ces deux journées de vent : dodo à 22h.

jeudi 25: Après une ballade matinale bien sympa sur la falaise en surplomb du Cap Leucate, la pétole me permet de peaufiner la réparation de ma 5.7, et de m'enquérir auprès des surf-shops d'une réparation ou d'une occasion dans ces surfaces.
De l'avis général des vendeurs, le monofilm de ma 5.7 est cuit, et la réparation coûterait dans les 45 euros, presque le prix de la voile neuve ! Rien de dispo en déstockage 2002, peu de choses intéressantes en occase, Neway me propose même une voile plus récente que la mienne, dans le même état général (mais sans panneau troué) à la moitié du prix de la réparation... En attendant de trouver l'occase du siècle, il me faudra donc vivre avec la DuckTape. J'en suis quitte pour retourner bredouille au camping faire une petite sieste.
Pendant ce temps, la soirée s'organise autour d'un barbecue à Mer-Sable-Soleil. Que Roswellbob et TTK, grands argentiers devant l'éternel et approvisionneurs en chef, soient ici remerciés pour leur sens de l'organisation. L'équipe du début de semaine et les arrivants de la veille sont donc rejoints par Tibi et Rachel, puis Mickey aka LCF, pour former un sympathique banquet d'une quinzaine de personnes, au grand étonnement des locataires du camping. Apéro (qui me fera découvrir un pastis au gout unique), grillades, taboulé, le tout bien arrosé.
A 23h pile, la minuterie de l'éclairage coupe le jus, et on en vient à regretter le ronronnement du projecteur ; mais il en faut plus pour nous décourager : les pros du camping sortent les frontales pour nous permettre de tout ranger, et l'ambiance se téléporte au bungalow 43 pour finir le dessert/café/pousse-café/cigare.
La série de ti-punch qui suit, emmenée par LCF (Le Cocktail Fracasseur), nous vaudra un réveil difficile le lendemain et quelques amnésies...

vendredi 26: La pétole s'est bien installée, avec une petite brise marine de 7 noeuds le matin ; nous décidons de tenter une excursion vers le Sud, direction Argelès et Le Racou où, selon les experts du coin, un thermique se lève dans l'après-midi.
Sur place, après un pique-nique Paté/Arbois proposé par Fred.fm, et une sieste consistante de Pat(ix) toujours sous l'emprise du ti-punch, on décide que le temps nuageux ne permettra jamais au thermique de se lever. Après un inventaire exhaustif dans les 5 voitures gavées de matos, SpinOut et Mickey-LCF, bon-an mal-an, arrivent à réunion 2 grosses planches à dérive et des voiles de 7.5 et 6.9, et tentent une sortie pour aller faire des ronds dans l'eau, alors qu'au loin, les voiliers rentrent au port au moteur. Nous restons vautrés sur la plage, un peu perplexes devant ce spectacle.
Entretemps David, qui vient partager mon mobil-home pour le week-end, est arrivé d'Antibes et s'est installé à Mer-Sable-Soleil. Je l'y rejoins et on retrouve Dorothée et Ludo, se faire un resto sud-italien à Leucate-village ; puis rassemblement général au camping, où Fred nous exhibe son désormais légendaire chihuahua (c).

samedi 27: C'est le jour du grand départ pour la famille TTK ; une bonne vieille grosse pétole bien de derrière les fagots s'annonce, à la hauteur des 15 jours qu'ils ont passés sur place. Après avoir déposé femme et enfant à l'aéroport et commencé à charger la voiture, Roland me propose de le débarrasser de sa 5.8 pour une bouchée de pain, et je me laisse tenter. Eh oui, la NC c'est aussi l'occasion d'essayer le matos des copains et de faire des bonnes affaires.
Après le départ de TTK, et comme le veut la coutume leucatoise en cas de pétole, j'emmène David faire le tour des spots du coin, avant le déjeuner ; puis on passe l'après-midi à attendre le 10-15 noeuds annoncé par la météo. Vers 18h30, alors qu'on est allé retrouver Fred, SpinOut, Pat(ix) et Mickey au camping, une "rafale" à 11 noeuds se lève soudain, et voilà nos 5 imbéciles (Pat(ix), Fred, David, Mickey et moi) qui foncent se mettre à l'eau sur la plage en face de Mer-Sable-Soleil. Evidemment le vent, qui nous a vu arriver de loin, est retombé à 5-7 noeuds et nous voilà à barboter dans la houle et à se faire les bras avec nos sacs de 7m². C'est Roland qui se serait bien marré, bien vengé de sa loose du lundi !
A 19h30 en remballant sur le parking, on entend le haut-parleur annoncer la météo pour le lendemain : tramontane à 10-15 noeuds le matin, fraichissant 15-25 noeuds l'après-midi : Youpi ! Ca s'arrose : apéro, puis un barbecue saucisses super-sympa et toujours bien arrosé chez Dorothée et Ludo.

dimanche 28: Le jour de la dernière chance pour nombre d'entre nous, ca se présente assez mal: malgré la pétole du matin, on a tous la foi en cette journée dominicale, et nous voilà donc tous au rencard à 11h30 au Goulet, hormis les belgicains qui tracent direct leurs 1200km. Vers midi, Eole entend nos prières et lève un petit 13 noeuds, ce qui me permet de gréer 6.7 et de sortir la Véloce 298.
Une heure après, Pat(ix) se félicite d'avoir fait le bon choix avec son AHD Wave 255, Spinout peste contre les algues et menace de nous plaquer pour partir à La Franqui, David est à l'arrache en 8.5 et moissonne la salade avec sa lame de 40cm, et je suis moi-aussi surtoilé avec une planche commence à bien taper et m'encombrer les chevilles.
Revenu au bord pour gréer la 5.8 nouvellement acquise, Mickey me conseille de passer en 5.0 car le vent prend encore des tours ; je me décide alors à retourner au mobil-home chercher la Véloce 278, nettement mieux adaptée à ces conditions : effet boeuf auprès des badauds, habillé en combi intégrale au volant de la voiture :-)
Entretemps, le vent s'est un peu calmé ; David, qui n'a plus ni les bras ni le courage de changer de voile, reprend la route pour Antibes à l'heure ou je grée la 5.8 ; l'Aerotech fait parfaitement son office, après quelques tâtonnements de réglage amure/écoute, et me vaut une bonne heure de nav' à bloc, non sans m'arrêter filer quelques conseils à Fred, qui s'exerce au waterstart sur l'Electric Rock de Pat(ix)
Vers 17h, le vent se casse complètement la figure et je me retrouve à barboter au milieu de l'étang sans pouvoir faire un waterstart. Après 20 minutes à attendre qu'une brise me hisse à bord, je change de tactique et je réussis péniblement mais non sans fierté mon premier relevé au tire-veille sur cette satanée planche qui coule ; je cabote tranquilement jusqu'au bord pour taper la discute en cassant la croute, pendant que Pat(ix), Spinout et Fred se préparent à reprendre la route.
Mickey et moi attendons jusqu'à 19h que les nuages se dissipant aident le vent à se relever, mais Eole est essoufflé, et c'est l'heure des adieux. Retour au bercail pour finir les fonds de bouteilles et de placards, et commencer le ménage du mobil-home.

lundi 29: Lever plus matinal que d'habitude (l'heure du boulanger ayant laissé la place à celle du laitier), pour petit-déjeuner et finir le ménage, afin de rendre les clés du mobil-home vers 09:30. Le vent n'a pas l'air de vouloir se lever, faisant une fois de plus mentir Météo France. Tant pis, je ne naviguerai pas ce dernier jour. Petite séance photos et adieux à Dorothée Ludo et Jar-Jar qui restent une semaine de plus, et j'entame vers midi après ce bon bol d'air d'une semaine, les 10 heures de route qui me séparent de Paris et sa pollution.

Snif, la NC03 est morte ; mais heureusement c'est tous les ans. Vivement la prochaine !